DEFI, ou Démarche pour l’Engagement des Femmes Immigrées

De nombreux ateliers leur ont été proposés. Formation en pâtisserie, formation en entrepreneuriat, ateliers numériques, formation marketing, cours de français, sessions de cuisine avec des chefs… Tous ces modules ont en parallèle été complétés par un accompagnement social individuel, afin de stabiliser leur situation administrative et familiale. À chaque étape, les femmes ont été impliquées dans la structuration du projet et dans la levée des freins périphériques à leur activité. Leurs interactions avec les structures du territoire se sont accrues : les Mamas de Grigny ont pu solliciter les services d’accompagnement de la ville (aide sociale, apprentissage du français, ateliers numériques), en se réunissant deux jours par semaine à la Maison de Quartier et chaque mois à la Maison du Projet. 

Côté recherche, l’approche du GRDR s’est voulu à la fois réflexive (co-construction des réponses avec les femmes), monographique (observations sur le terrain) et biographique (recueil de récits de vie). Les entretiens avec les femmes et les acteurs de l’action sociale ont démarré en février 2021. Ils ont été menés par la chargée de mission au GRDR, et supervisés par le directeur des Opérations France du GRDR, par ailleurs docteur en sociologie. Le guide d’entretien établi au départ a été réajusté au fur et à mesure des observations faites sur le terrain et avec l’aide du Comité de pilotage réunissant des chercheurs et universitaires. Des focus groups ont été organisés autour du passage de l’économie informelle à l’économie formelle, de la trajectoire migratoire des femmes, mais aussi plus spécifiquement pour les femmes du parvis sur leurs aspirations, les règles de l’activité économique, la gestion financière, les perspectives de développement d’activités. 

La recherche a mis en évidence l’impact de l’entrepreneuriat social sur la capacité d’agir des femmes et sur leur estime de soi. Remobilisées, elles ont gagné en visibilité et en conditions de vie dignes. Elles ont appris à prendre des initiatives, à développer puis structurer leur activité, en lien avec les structures de la collectivité locale. Le projet DEFI a produit de nouveaux outils méthodologiques, et en particulier un accompagnement en sept phases – identifier les publics, engager la collectivité territoriale, tester l’activité, accompagner le volet social, viabiliser l’activité, travailler la gouvernance, évaluer l’impact sur les personnes et sur le territoire. 

Le programme a obtenu le soutien de l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires. Il pourrait essaimer dans d’autres villes, notamment Corbeil-Essonnes et Sevran.