Rue de la Solidarité

Pour que les riverains se réapproprient leur quartier – et contribuent à son attractivité – l’association D2L a étendu le champ d’action de son tiers-lieu L’Éternel Solidaire : elle a investi l’espace urbain Danube-Solidarité, à deux pas des Buttes-Chaumont, en créant un pôle d’initiatives co-construites par et pour les habitants, avec le concours des acteurs sociaux et institutionnels.

Porteur de projet

D2L
Thématique

Les espaces communs, espaces et temps partagés
Localisation

Paris 19e
Type de projet

Recherche-action
Période de soutien

2021 - 2023
Statut

Projet terminé
Objectif de développement durable

11/Villes et communautés durables

Rue de la Solidarité

Dans le quartier Danube, situé dans le 19e arrondissement de Paris, un quart des foyers est sous le seuil des bas revenus. Les logements sociaux représentent 94% du parc locatif. Lors de réunions publiques, les habitants ont exprimé leur volonté d’être mieux informés sur les dispositifs existants, d’avoir un meilleur cadre de vie et davantage accès à la culture.

C’est précisément l’objet de la démarche initiée par l’association D2L, acteur bien connu du quartier pour son tiers-lieu « l’Éternel Solidaire ».

Ancré « rue de la Solidarité », emplacement qui lui a inspiré son nom, le projet a soutenu dès 2021 le développement d’initiatives autour de deux axes : la revalorisation de l’espace urbain et la mise en place de services mutualisés. Le tout dans une démarche de lien social et de co-construction rassemblant les habitants, les bailleurs sociaux, les acteurs institutionnels et les associations. Une attention particulière a été accordée aux plus fragiles – séniors isolés, bénéficiaires des minima sociaux, jeunes en difficulté, familles nombreuses ou monoparentales.

Réinvestir son cadre de vie pour le rendre plus inclusif et solidaire

Pour redonner de l’attractivité au quartier, l’association D2L a impliqué les habitants dès les premières étapes par des temps participatifs. Et en premier lieu, des marches exploratoires. Muni d’un carnet de route individuel, agrémenté de cartographies et de zones de croquis sur calques, un groupe d’habitants volontaires âgés de 10 à 70 ans a arpenté la rue afin de poser un diagnostic collaboratif de l’espace urbain. En se confrontant à leur environnement, les habitants ont exprimé leurs souhaits de transformation : points de végétalisation, amélioration de la sécurité, mobilier urbain… c’est collectivement que les habitants ont pris en main leur cadre de vie. Pour élargir le recueil des points de vue, un questionnaire a été diffusé en complément auprès des habitants du quartier.

Résultats : des ateliers d’art urbain ont mené à la décoration colorée de huit potelets. Une nouvelle signalétique au sol a été mise en place pour renforcer la sécurité des circulations. Les habitants, en particulier les 6-12 ans, ont mis en maquette lors d’un cycle d’ateliers les dessins récoltés au cours des marches exploratoires. Des temps de végétalisation ont été organisés – pieds d’arbres, jardinières –, réunissant tous les profils et tous les âges. Toutes ces initiatives se sont révélées fédératrices, développant le sentiment d’appartenance au quartier et le souhait d’en être les acteurs.

Réinvestir son cadre de vie, c’est aussi dynamiser la vie de quartier, en partageant largement tout ce qui l’anime. Pour cela, D2L a publié une gazette mensuelle réalisée par les habitants du quartier, qui réunit les informations majeures, les nouveautés, les événements culturels, l’agenda des associations, des petites annonces, ainsi que le portrait d’un habitant. Chaque lancement de gazette a donné lieu à un événement festif rassembleur.

Toujours avec la contribution active des habitants et des associations, et en réponse à leurs besoins, D2L, l’éternel solidaire a également mis en place des services mutualisés tels qu’une grainothèque, un point de collecte de biodéchets, une boîte à livres ou encore la tenue régulière d’une épicerie du réseau VRAC.

Pour étudier l’impact de l’ensemble du projet, l’association a diffusé un questionnaire – obtenant 31 réponses – et organisé un focus groupe avec des habitants volontaires. Il en ressort, entre autres, que 75% des habitants ont envie de participer à davantage d’actions collectives. 84% des interrogés plébiscitent la nouvelle signalétique au sol. 90% pensent que l’apport de couleurs et de motifs dans l’espace urbain sont un moteur pour l’embellir.

D2L a réussi son ambition d’étendre la dynamique participative de son tiers-lieu l’Éternel Solidaire à toute une rue. Grâce aux outils de réappropriation de l’espace public, l’association a développé un modèle de solidarité de quartier, à la fois pédagogique, collaboratif et inclusif, à même d’être répliqué dans d’autres quartiers prioritaires de la politique de la ville.

Crédit photos : Gilles Arbellot

Le projet en bref

12 espaces verts aménagés
4 ateliers dédiés au mobilier urbain
4 gazettes éditées à 400 exemplaires
87 % des habitants valident la gazette
80 % des habitants connaissent le point de collecte des biodéchets
87 % des habitants approuvent la végétalisation de l’espace urbain

L'association

L’association D2L anime un tiers-lieu appelé l’Éternel Solidaire, installé dans le quartier Danube du 19e arrondissement de Paris. À la fois espace de vie et de partage, il propose de nombreux ateliers aux habitants, avec le concours d’autres structures de l’économie sociale et solidaire : café associatif, jardin potager, chantiers d’insertion, accès à la culture, médiation numérique pour l’accès aux droits et à l’emploi… Le lieu est un point de rencontres, d’apprentissage et de ressources pour tous. Il est labellisé Fabriques de Territoire par le ministère de la Cohésion des Territoires.

Pour en savoir plus

Cahier de la Fondation des solidarités urbaines N°1 - Se réapproprier l'espace urbain

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